Comment choisir son matériel de désherbage mécanique ?
“L’objectif du désherbage mécanique est simple : travailler le sol afin de favoriser la culture principale, détruire les adventices et prévenir la production de semences d’adventices. Pour cela, trois matériels existent : la bineuse, la herse étrille/roto étrille et la houe rotative. L'écimeuse vient compléter cette gamme. Le choix entre ces différents outils dépend de la culture en place, du type de sol et du stade des adventices. Les matériels présents sur le marché proposent des technologies assez similaires, pour lesquelles les options d’hier arrivent désormais sur les versions standard. Ainsi, l’autoguidage par caméra équipe les modèles de base des bineuses.
Quelles sont les dernières évolutions techniques proposées sur le marché ?
Le progrès se situe au niveau de la précision des outils : sur bineuse, les socs scalpeurs et autres lames Lelièvre permettent de travailler le sol entre 3 et 5 cm et de gérer la problématique adventices sans toucher à la structure du sol en profondeur. Les éléments de désherbage sur le rang eux aussi se perfectionnent (roto étrille, doigts kress, herse étrille).
Sur les herses étrilles, le matériel peut s’adapter à la topographie de la parcelle avec une gestion de l'agressivité dent par dent. Le désherbage devient beaucoup plus précis, et ce quel que soit le relief du sol (bosse, creux,..). Cette innovation est particulièrement intéressante sur les céréales à paille, le colza, le tournesol, le sorgho et les autres céréales de printemps.
Quel est le principal conseil pour réussir son désherbage mécanique ?
L’anticipation est la règle d’or. Ainsi, une intervention à l’aveugle est idéale. Deux à trois jours après le semis, les conditions de germination sont optimales, pour la culture mais aussi pour l’adventice. Un premier passage de herse étrille va venir perturber l’adventice et créer un décalage entre les deux plantes. S’en suivent généralement des passages alternés entre herse étrille et houe rotative.
Trois à quatre semaines plus tard, un passage de bineuse peut suffire lors des premiers stades de développement de la culture. Ces interventions mécaniques sont possibles jusqu’à la limite passage de tracteur, pour ne pas venir écraser la culture.
Cette anticipation est gage de réussite de son désherbage : mieux vaut plusieurs passages légers qu’un seul passage plus conséquent, souvent synonyme de dégâts sur la culture.
Les robots sont-ils la solution d’avenir ?
La robotique est une technologie en plein essor et le désherbage mécanique en est une porte d’entrée. Des robots proposent de combiner le semis et le désherbage mécanique. Ils rencontrent un engouement certain avec une croissance du marché à 2 chiffres en maraîchage, viticulture et en légumes de plein champ. Les grandes cultures sont pour l’instant plus frileuses face à cette technologie. On estime à 600 le nombre de robots utilisés en productions végétales, en particulier pour du travail du sol.”