Le ray-grass italien (Lolium multiflorum), une culture très plébiscitée
Considéré comme la "Formule 1" des fourragères graminées, le ray-grass d'Italie est une culture qui s’implante et se développe très rapidement. Il s’adapte à chaque type de sol et tolère l’humidité hivernale. Moins à l’aise avec les conditions estivales, il va plutôt produire tôt au printemps et même en sortie d’hiver : idéal pour laisser ensuite la surface libre aux cultures de printemps.
Depuis l’obligation de couvrir les sols pendant l’hiver, le RGI s’est imposé comme l’espèce idéale pour transformer une contrainte réglementaire en opportunité fourragère. Le plus souvent associé avec des espèces légumineuses annuelles à cycles courts (s'adapte très bien au trèfle incarnat), c’est une espèce de premier choix pour réaliser un stock rapidement. C’est en effet la seule des graminées fourragères capable de produire 4 à 5 tonnes de MS en seulement 2 mois.
Comment choisir son ray-grass italien ?
Le potentiel de rendement du ray-grass italien n’est plus à démontrer et c’est un de ses atouts majeurs, d'autant plus lorsque l’azote n’est pas limitant. Il valorise donc très bien les apports d’engrais de ferme.
Au catalogue français, il existe une centaine de variétés inscrites et donc commercialisables. En parallèle, le ray-grass d'Italie est la graminée pour laquelle il y a le plus d’importations de banalisées. Le prix de chaque sac de graines est moins élevé, mais ces dernières sont moins productives et bien moins qualitatives : cela peut avoir de lourdes conséquences sur le coût alimentaire. Sélectionner les produits adaptés selon différents critères (alternatif ou non alternatif, diploïde ou tétraploïde, objectif de production...) reste donc essentiel !
Espèces RGI de type "alternatif" ou "non alternatif" ?
Le choix d’une variété d'un des 2 types est souvent lié à une habitude. Pourtant, il y a une véritable distinction biologique qui peut avoir une forte incidence sur la qualité du fourrage, l'alternativité :
Un RGI alternatif n’a pas de besoin en froid (hiver) pour initier son cycle de reproduction et donc son épiaison. Semée au printemps ou en fin d’été, la plante émettra des épis très rapidement : idéal pour augmenter le rendement en MS et faire un foin fibreux. Ceci est toutefois pénalisant pour la qualité du fourrage qui diminue fortement avec l’épiaison.
Une RGI non alternatif ne montera pas en épis l’année du semis : elle ne produira que des feuilles jusqu’au printemps suivant. Cela peut s’avérer intéressant pour privilégier la qualité ou tout simplement pour valoriser un 1er cycle au pâturage. À l’implantation, il existe toujours une petite différence avec des alternatifs qui sont plus rapides mais, grâce au travail de sélection, les écarts sont aujourd’hui minimes et d’autant plus quand les conditions climatiques sont favorables. Les semences récentes de ray-grass d'Italie non alternatives s’implantent même parfois plus rapidement que des anciennes alternatives ou des semences d’import.
Une pérennité qui va du simple au triple !
Au sein des variétés alternatives, on distingue les variétés classiques qui ont une pérennité de 6 à 12 mois environ, des variétés à courte durée de vie (appelées aussi Westerworld) qui peuvent disparaître après la première exploitation.
Les RGI non alternatifs ont plutôt une durée de production de 12 à 18 mois selon les variétés.
La ploïdie, c’est quoi exactement ?
À l’état naturel, les RGI de type diploïde (leurs chromosomes sont en double dans les cellules). Le nombre de chromosomes différents est de 7, les cellules comptent donc 14 chromosomes (2n = 2 x 7). En réalisant un traitement à la colchicine, une molécule issue de la plante colchique des prés, on parvient à bloquer la division cellulaire et donc à doubler le nombre de chromosomes. La cellule passe ainsi de 2n à 4n donc, de 14 à 28 chromosomes pour le RGI. Cela améliore sensiblement la rusticité des plantes et notamment la tolérance aux maladies.
Cependant, les plantes de type tétraploïde ont un port un peu plus étalé les rendant moins bien adaptés à la fauche et sont également en moyenne plus riches en eau de 1,5 à 2 % ce qui contribue à favoriser l’appétence. Ce surplus d’eau dépend bien entendu des coupes, de la saison et du stade mais n’empêche en rien l’utilisation en fenaison puisque le temps de séchage supplémentaire est négligeable.
Les deux types peuvent parfaitement être utilisés pour différents usages mais on peut retenir que généralement :
une plante diploïde est plus dynamique
une plante tétraploïde est plus rustique et qualitative (maladies, appétence)
Différence entre les feuilles de ray-grass d'Italie : la tétraploïde à gauche est plus large que la diploïde à droite.
Adapter la variété à l’objectif de production
Pour un objectif de constitution de stocks rapides (ensilage, foin ou enrubannage), les alternatives diploïdes sont à privilégier pour les cultures de semis de printemps et de fin d’été afin d’optimiser le rendement grâce aux tiges.
Si le semis a lieu en septembre, il vaut mieux se tourner vers un non alternatif car le risque d’avoir une montée en épis avant l’hiver est grand, (d’autant plus avec les automnes doux que nous connaissons). Et dans ce cas, apparaissent les plantes épiées très difficiles à valoriser en fauche à cette période. Ces semences non alternatives seront un plus s’il est possible d’envisager un cycle de pâturage à l’automne ou tôt en sortie d’hiver en pratiquant le déprimage.
Une variété tétraploïde est conseillée pour une valorisation au pâturage ou un fauchage printanier qualitatif, et même en affouragement puisque l’absence d’épis l’année du semis sera un atout majeur pour préserver la qualité.
Culture conventionnelle ou bio pour le ray-grass d'Italie ?
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Culture conventionnelle : les RGI alternatifs et les RGI non alternatifs
Culture bio : les variétés PROMPT BIO, INDUCER BIO et UDINE BIO