Les stress biotiques tels que le stress hydrique (manque d’eau) et le stress thermique (excès de chaleur) sont les principaux risques auxquels est confrontée la culture de maïs. Dans un contexte où les années se suivent mais ne se ressemblent pas, impossible pour les agriculteurs de reproduire le même itinéraire technique tout-terrain. « L’adaptabilité et l’opportunisme sont plus que jamais primordiaux pour s’adapter aux conditions en temps réel », avance Agnès TREGUIER, Ingénieure R&D, Pôle Variétés et Génétique, chez Arvalis.
Des variétés choisies avec attention
En choisissant une variété précoce, il est possible d’avancer la floraison, phase critique où la plante a le plus besoin d’eau, et ainsi esquiver les fenêtres climatiques chaudes et sèches. « Un agriculteur qui a l’habitude d’acheter un maïs G3 en précocité pourra choisir un maïs G2, surtout en parcelle non irriguée », conseille Agnès TREGUIER. Selon elle, le choix de la vigueur de départ sécurise l’implantation de la culture, notamment si les conditions de levée sont limitantes. Une fois cette étape passée, ce critère n’a plus d’incidence sur la performance du maïs en cas de stress hydrique. En revanche, diversifier les variétés dans l’assolement sera un point-clé pour assurer le rendement global. « Consulter les résultats des réseaux d’essais est un bon moyen de connaître le comportement des variétés dans des milieux différents, et donc dans différentes situations de stress. Ces éléments sont précieux pour mixer entre des variétés axées sur le rendement en années favorables et celles plus stables en situation de stress. »
Un désherbage soigné pour limiter le détournement de l'eau
En situation de stress hydrique, la concurrence est forte entre plante d’intérêt et adventice. Le désherbage est donc un point clé pour limiter le détournement de l’eau. Un climat sec en début de cycle permet de réaliser un faux-semis, durant la période de germination des adventices. Idéalement, un passage d’outils mécaniques juste après le semis (type herse étrille à l’aveugle), complété par 2 passages de bineuses après la levée doit permettre d’obtenir une culture régulière et un sol propre jusqu’à la récolte. Ces passages nécessiteront toutefois des fenêtres climatiques clémentes : sols ressuyés et temps sec après passage feront la réussite des interventions. Autant d’éléments favorables à un rendement et une qualité optimum.
Améliorer l’efficience de l’eau
La période d’irrigation s’étend du stade 10-12 feuilles jusqu’au stade 50% d’humidité du grain, avec une période cruciale entre les 15 jours pré floraison et les 15 jours post-floraison (soit généralement en juillet). « Il est essentiel de bâtir un calendrier prévisionnel d’irrigation, puis de l’adapter pour intégrer chaque précipitation en mesurant leur impact avec des sondes tensiométriques, des sondes capacitives ou des stations météo connectées. Mais un simple pluviomètre peut aussi suffire ! », précise Bastien CHOPINEAU, Ingénieur régional Centre – Arvalis. Améliorer l’efficience de l’eau s’avère pertinent sur le plan agronomique comme sur le plan économique.