Maximisez la teneur en protéines de vos céréales pour une meilleure rentabilité de l’élevage

Le choix des variétés intègre la teneur en protéines dès le début de la sélection, en utilisant des données génétiques pour identifier les lignées ayant un bon niveau de protéine intrinsèque. Ensuite, l'évaluation se fait au champ en analysant les produits de récolte, en recherchant une teneur moyenne en protéines (11,5 % à 12,5 %) et une stabilité de celle-ci avec le rendement.

La GPD (Grain Protein Deviation) est utilisée pour évaluer la corrélation entre les protéines et le rendement, en mesurant l'écart à la droite de régression protéines-rendement (voir figure ci-dessous) lors de l'inscription officielle des variétés. Cela permet de sélectionner des variétés à haut rendement tout en maintenant une teneur en protéines adéquate

Le taux de protéines est très influencé par la parcelle, les conditions climatiques et la variété. Pour le favoriser, il est recommandé de fractionner les apports d'azote, en les associant à une pluviométrie suffisante pour permettre l’absorption de l’azote, et des températures chaudes en fin de cycle. La prise en compte des reliquats azotés de la parcelle est également primordiale.

La majorité de l'azote présent dans le grain de blé, soit environ 80 %, est obtenu avant la période de floraison par le biais de la remobilisation de l'azote stocké dans les tiges et les feuilles. En revanche, les 20 % restants, proviennent de l'absorption d'azote qui se produit, après la floraison.

Débouchés meunerie/export : le taux de protéines à la récolte (mesuré en % de matière sèche sur le lot collecté) est un paramètre pris en compte de la même façon que le poids spécifique, la force boulangère (W) et l’indice de chute de Hagberg pour la valorisation comme nous pouvons le voir ci-dessous.

Grille de classement d’intercéréales

* les classes Supérieur et Médium peuvent être utilisées sans spécification Hagberg et dans ce cas, les appellations sont « Supérieur » et « Médium ». Unités : Protéines : (N*5,7)%MS - W : 10-4 joules/g . Poids spécifique : kg/hl - Hagberg : secondes

Les céréales à paille font partie des ingrédients majoritaires de l’alimentation des animaux de ferme. Or l’alimentation des animaux représente entre 60 et 80 % du coût de production, d’où l’intérêt de maîtriser au mieux les coûts alimentaires.

Afin d'optimiser la composition des aliments destinés aux animaux, les fabricants ou éleveurs-fabricants ont la possibilité de choisir parmi plusieurs matières premières à combiner pour répondre aux besoins nutritionnels de l’élevage. En évaluant les caractéristiques des matières premières disponibles, ils déterminent leur "prix d'intérêt", qui représente le prix auquel une matière première devient intéressante dans une formule donnée. Ainsi, si les caractéristiques de la matière première changent, son prix d'intérêt varie également, ce qui modifie l'attractivité de la matière première.

Nous avons donc simulé l’intérêt de l’amélioration de la teneur en protéines du blé standard français récolte 2022 (tableau ci-dessous). Si ce niveau de protéines brutes progresse de 10,9 à 11,9 %, ceci permet une économie de 5,9 €/tonne d’aliment porc charcutier croissance ou 4,3€/tonne d’aliment poulet de chair standard croissance/finition. 

Calcul de l’intérêt économique de la plus-value en protéines brutes

Ainsi, améliorer la teneur en protéines du blé par le choix variétal permet une économie importante sur le coût alimentaire des productions animales. Pour vos prochains semis, pensez donc à prendre en compte l’indicateur GPD pour vos choix variétaux en favorisant des variétés telles que LG AIKIDO ou LG ABILENE.