À Thouars, dans le département des Deux-Sèvres, au cœur des bassins de production, l’usine Oleosyn Bio triture désormais 55 000 tonnes de graines bio de tournesol, colza et soja pour produire tourteaux et huile alimentaire. « Dès 2015, nous avons souhaité co-construire un outil industriel dédié à la filière biologique pour anticiper la réglementation et répondre aux besoins des éleveurs bio en tourteaux d’origine France. L’objectif était aussi de sécuriser les débouchés des producteurs convertis. Nous avons monté un partenariat avec la coopérative Terrena via des contractualisations pluriannuelles en volume et en prix » explique Sophie Thouenon, responsable filières biologiques pour le groupe Avril. L’usine a vu le jour en 2020, que ce soit pour les produits d’élevage ou l’huile pour la consommation humaine, ce projet répondait ainsi aux nouvelles attentes sociétales.
Massifier en ne perdant pas de vue ses spécificités
Il n’aura échappé à personne que la filière bio connaît une crise depuis la fin de l’année 2021. « La contractualisation permet de sécuriser les approvisionnements et les débouchés. Mais le consommateur final lui, ne contractualise pas et pour nous c’est assez violent », analyse Sophie Thouenon tout en précisant « la logique de co-construction des différents maillons permet de construire sur le temps long. Peu importe la taille du marché, pourvu qu’il ait de la valeur, c’est la condition sine qua non à la pérennité des projets et des filières ».
Les investissements se poursuivent
Aujourd’hui les indicateurs de consommation semblent positifs, des signaux faibles laissent à penser que la consommation reprend. « Nous n’avons pas cessé d’y croire, et avons continué à investir. En 2022, un nouveau programme d’investissements a vu le jour avec l’arrivée d’un nouvel actionnaire, la Cavac, groupe coopératif vendéen. L'objectif est de doubler la capacité de trituration des graines de tournesol » détaille la responsable et de conclure « le projet poursuit sa route, et en plus des bienfaits sur la santé et l’environnement, les protéines biosourcées en France, contribuent à l’autonomie protéique des territoires ».