Plantain fourrager

Plantain fourrager

ORACLE

ORACLE Visuel

Pourquoi semer du plantain dans ses parcelles fourragères ?

Cultiver du plantain fourrager (plantain lancéolé amélioré) dans ses prairies offre plusieurs avantages. En effet, le plantain est un fourrage adapté à tous les types d'animaux et il convient parfaitement aux parcelles à fort chargement (abords des bâtiments, pâturage au fil, paddocks...).

Le plantain fourrager fait partie des espèces très feuillues, ce qui le rend extrêmement appétent pour les animaux (appétence équivalente au trèfle blanc à un stade jeune). Ses feuilles, qui sont plus fines que celles de la chicorée fourragère, sont notamment très appréciées des ovins. Intégrer du plantain fourrager dans l'alimentation des ruminants est intéressant pour améliorer la valeur alimentaire puisqu'il est particulièrement riche en protéines, en minéraux et l’on évoque souvent sa concentration en tanins. Cependant, la bibliographie indique que les tanins sont surtout présents dans les racines, l’intérêt nutritionnel reste donc encore à démontrer.

À noter également, sa capacité à résister à la sécheresse grâce à son système racinaire pivotant qui lui permet d'aller puiser l'eau en profondeur dans le sol. Cette résilience lui permet de maintenir sa croissance et sa productivité, même dans des conditions climatiques difficiles, offrant ainsi une source d'alimentation fiable pour son élevage. C’est exactement la même stratégie que pour la chicorée fourragère. En cas de trop forte sécheresse, les feuilles flétrissent et la plante arrête sa production, néanmoins elle redémarre tout de suite dès que les conditions deviennent plus favorables.

Visuel Plantain fourrager

Assurer une bonne croissance du plantain pour un fourrage appétent au pâturage

Visuel AdobeStock_289807111.jpeg

Le plantain fourrager se comporte très bien dans les compositions prairiales en association avec d'autres espèces de légumineuses (trèfle blanc, trèfle violet, luzerne...) et de graminées (ray-grass anglais, fétuque de prés, fétuque élevée, dactyle). Son port dressé ne concurrence pas les autres espèces de la prairie. Il a ainsi toute sa place dans les prairies multi-espèces dédiées au pâturage, à l’instar des ray-grass et des fétuques. Son cycle concorde plutôt bien avec celui du trèfle car ces espèces sont des plantes de "jours longs" et de "températures".

Souvent comparé à la chicorée fourragère, qui sont tous deux très utilisés en Nouvelle-Zélande, le plantain se distingue par sa souplesse d'exploitation. En effet, contrairement à la chicorée qui nécessite une gestion efficace et agressive du pâturage, le plantain se conduit plus facilement et s'associe bien à d'autres espèces. Son développement en rosettes garanti la présence de feuilles toute l’année ce qui lui confère une bonne appétence. Lorsqu’il arrive au stade floraison, l’inflorescence n’est pas trop volumineuse et les tiges sont assez courtes, ainsi les animaux peuvent continuer de l’exploiter contrairement à la chicorée fourragère qui ne peut plus l'être une fois que la montaison a démarrée. Le plantain va surtout se développer lorsque les graminées pousseront moins en été (comme le ray-grass anglais par exemple), ce qui permet d’améliorer la production d’herbe et d’allonger la période de production de la prairie. Le plantain est une espèce d’accompagnement des autres plantes prairiales et il est surtout réservé aux prairies dédiées à la pâture. Comme pour les espèces à croissance rapide (dactyle, chicorée…), il est recommandé d’avoir un rythme soutenu au pâturage ainsi qu’un chargement adapté. Ce n’est pas une espèce adaptée aux parcelles extensives.

Concernant l’implantation et la conduite du plantain, comme la plupart des prairies, le semis est recommandé à l’automne à la dose de 1,2 à 1,5 kg maximum par hectare. Le plus simple est de mélanger le plantain aux semences prairiales avant le semis. L’exploitation doit débuter quand la plante atteint le stade 6 feuilles minimum et une hauteur de 25 cm. Il est recommandé de ne pas le semer dans les parcelles trop humides car, au même titre que la chicorée ou la luzerne, il est pénalisé dans les sols hydromorphes.

La fauche n’est en général pas adaptée car c’est une espèce qui possède une faible teneur en MS et les feuilles, assez épaisses, ont des difficultés à sécher. En revanche, le plantain va apprécier et valoriser la présence de trèfle blanc puisque c’est une espèce qui nécessite d’être bien alimentée en azote pour garantir une bonne pérennité.

Le plantain est une espèce intéressante pour valoriser du fourrage vert à une période de l’année peu propice au développement de l’herbe. Il ne pourra pas combler le besoin des animaux à lui seul, mais il permet d’allonger la période de valorisation des parcelles et agit comme un concentré de par sa très bonne valeur nutritionnelle. Cela en fait un allié de taille pour les agriculteurs cherchant à minimiser leurs coûts de production.