Quelle est la rotation que vous pratiquez sur votre exploitation et pourquoi ?
« Avec l’appui technique de mon père, installé à quelques kilomètres, j’ai établi un canevas de rotation sur 7 ans : colza / blé / maïs / orge / blé noir / mélange céréalier / lentilles vertes. J’adapte ensuite cette rotation type selon les conditions climatiques au semis.
Voyez-vous l’effet de la rotation sur la fertilité du sol ?
Bien sûr ! Mes rendements sont en constante augmentation. Par exemple en blé, je suis passé de 35 qx la première année en 2021 à 45 qx l’année suivante. J’ai atteint 55 qx cette année et je pense que la hausse devrait atteindre un palier : j’ai repris une exploitation quasi à l’abandon, peu de travail du sol était réalisé, la rotation était très basique, voire inexistante. La progression que je constate sur les rendements est permise par la mise en place d’une rotation plus diversifiée et les apports annuels en fumier de porcs. Je réalise un apport au printemps, sur les cultures de printemps puis en novembre, sur les cultures d’hiver. Un passage de chaux est réalisé l’été.
Comment gérez-vous les apports minéraux entre cultures ?
Les analyses de sol réalisées au moment de mon installation montrent de nombreuses carences, dues à plusieurs années consécutives sans apport minéral. Le fumier de porcs est l’engrais qui répond le mieux aux besoins des plantes. Néanmoins, la directive Nitrates limite les apports autorisés. Il a donc fallu trouver d’autres moyens pour gérer la fertilisation. Je suis devenu un adepte des intercultures, notamment du trèfle, qui est un allié pour fixer l’azote. Je suis particulièrement attentif au complexe argilo-humique, qui va aider à fixer les éléments du sol, en particulier le phosphore dont mes parcelles sont en carence sévère.
En plus des bénéfices de la rotation sur la fertilité des sols, avez-vous observé d’autres intérêts ?
La rotation aide à lutter contre les adventices. On maîtrise mieux le salissement grâce au travail mécanique du sol, qui casse le cycle des ray-grass, des liserons et des autres plantes telles que le rumex. J’observe aussi moins de maladie et moins de ravageurs. C’est sécurisant !
Quel est selon vous le secret d’une bonne rotation ?
Pour réussir sa rotation, la culture doit revenir le moins souvent possible, idéalement pas avant 5 à 6 ans. Reste à trouver les cultures qui vont bien et s’inscrivent dans l’équilibre de son système. J’envisage ainsi de diminuer l’orge pour introduire du lin, qu’on dit efficace contre le chardon. »
Présentation de l’exploitation bio (35)
- Élevage de porcs plein-air sur paille
- 750 porcs commercialisés par an
- 70 ha (colza, blé meunier, mélange céréalier, orge, maïs, blé noir, lentilles vertes).
- Vente directe de la farine et des pâtes issues du blé