Les apports sur prairies pâturées
Différentes études, menées par les Chambres d’Agriculture, montrent que les situations de manque de phosphore et de potassium dans les prairies sont plutôt rares. En effet, la viande et le lait exportent très peu de phosphore et de potassium. Une production de 10 000 litres de lait exporte environ 2,5 kg de P2O5 et 3 kg de K2O (source AFPF). Ces faibles exportations sont comblées par les restitutions des animaux au pâturage ou par les apports de fumier, ce qui permet à la majorité des exploitations d’être autonomes. Les engrais seront donc utilisés pour compenser une répartition non homogène de l’épandage des engrais de ferme et des restitutions par les animaux.
D’une manière générale, 1 T de matière sèche exporte de 4 à 4,5 kg de P2O5 et 17 à 40 kg de K2O. Ces éléments ne sont pas limitants dans le sol car ils sont présents en très grande quantité, mais seule une faible fraction est assimilable par les plantes. De plus, les animaux restituent 60 % du phosphore ingéré et 90 % du potassium, c’est pourquoi, sur prairies pâturées, l’impasse de fertilisation phospho-potassique minérale peut être envisagée.
Les apports prairies de fauche
Des études menées par Arvalis, l’Institut de l’élevage et les Chambres d’Agriculture proposent des recommandations d’apport d’engrais minéraux sur prairies de fauche, sur lesquelles aucun engrais de ferme n’est appliqué.
Quand faire les apports ?
C’est au démarrage de la végétation, en fin d’hiver, que le phosphore et le potassium sont mieux valorisés. Seules 5 à 25 % des unités de P2O5 et de K2O des engrais apportées sont utilisées par la prairie l’année de l’apport, mais l’engrais organique ou minéral a un effet d’amorçage. Il met à disposition du P et du K solubles, donc facilement utilisables et il stimule la croissance racinaire. Les essais ont également montrés que le fractionnement n’est pas nécessaire sur ces éléments.
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Avec l'Outil d'Aide à la Décision accessible dans Mes Services LG, définissez vos dates d'intervention, aux différents stades clés de vos prairies, en fonction de leurs propres caractéristiques. Créer mon CompteCas particulier de la luzerne
La luzerne, comme toutes les légumineuses, est autonome en azote, mais elle est relativement gourmande en potasse. Des apports réguliers sont donc nécessaires pour alimenter la plante durant tout son cycle. Ils sont à réaliser tous les ans, pendant l’hiver, en fonction des analyses de sol et avec pour objectif de couvrir les besoins de la luzerne, à savoir par tonne de matière sèche produite :
30 kg K2O ;
6 kg P2O5.
Suivant le potentiel de production de la parcelle, il faut répartir entre 650 et 800 kg de K2O en 3 ans pour deux années de production. La répartition de cette quantité peut se faire sur le précédent, avant le semis de la luzerne, durant l'hiver, ou au printemps aussitôt la première coupe. La potasse peut migrer en profondeur mais le système racinaire de la plante est capable de récupérer les éléments lessivés.