Tous nos conseils sur la culture de l'orge, du semis à la valorisation.
L'orge est essentiellement destinée à l'alimentation animale et à la fabrication de bière. En fonction du débouché, les pratiques culturales peuvent varier surtout entre l'orge d'hiver et de printemps. Certaines étapes sont importantes pour la réussite de cette culture notamment les semis.
Pour les orges d'hiver, le semis commence généralement entre fin septembre et début novembre. Cette période permet aux plants de bien s'enraciner avant l'arrivée de l'hiver et pour les orges de printemps, le semis se fait de fin février à début avril, dès que le sol est suffisamment réchauffé et que les risques de gel sont écartés.
Concernant la récolte, pour les orges d'hiver elle s'effectue principalement en juin et en juillet, avant les récoltes de blé. Quant à la récolte des orges de printemps, elle se déroule entre juillet et août, suivant le cycle de croissance plus rapide que celui de l'orge d'hiver.
Découvrez les principaux points d'attention à avoir sur les cultures d'orge.
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Retrouvez les informations techniques sur les céréales à paille et les protéagineux : précocité épiaison, alternativité, résistance maladies, composantes de rendement, listes recommandées... pour les semences de blé, orge, triticale, seigle, avoine, pois, féverole en hiver et en printemps. Je le découvreOrge d'hiver ou de printemps, le choix doit intégrer le débouché
Une orge de printemps est intéressante dans l'assolement pour casser le cycle des bioagresseurs. De plus, les grains bénéficient d'une bonne valorisation en brasserie. Pour ce débouché, il est aussi possible de cultiver des orges d'hiver. Elles ont l'avantage d'intégrer la tolérance JNO et d'avoir un rendement souvent supérieur aux orges de printemps en raison d'un cycle allongé.
Les orges d'hiver pour l'alimentation animale peuvent être en 2 rangs ou en 6 rangs, aussi appelé escourgeons. Leur productivité est généralement supérieure aux variétés brassicoles. Pour un objectif de paille, les variétés 2 rangs sont souvent plus appréciées avec un tallage supérieur aux escourgeons.
Semis d'orge, la première étape pour assurer le rendement
L'espèce Hordeum vulgare est semée uniquement à l'automne, en général c'est la première céréale implantée car elle craint l'hydromorphie, l'excès d'eau. Le type de sol a donc une forte importance dans le bon développement de la culture. Les périodes de semis sont préconisées par région et doivent tenir compte de la variété. Il faudra veiller à retarder la date de semis des plantes précoces à montaison, en fonction du profil de la terre.
L'orge de printemps peut être semée en février-mars ou en novembre pour les régions aux hivers cléments. Les variétés de printemps semées à l'automne permettent un meilleur rendement grâce à un cycle allongé, tout en préservant leur qualité brassicole. Dans ces conditions, la variété devra avoir une bonne résistance à la rhynchosporiose car le risque sur la plante est augmenté.
La densité de semis devra être ajustée en fonction du type de sol, des conditions météorologiques et de la période de semis.
Être vigilant avec les ravageurs d'automne : pucerons et cicadelles
Les implantations automnales sont soumises à la présence de pucerons, vecteurs du virus de la jaunisse nanissante de l'orge (JNO), et de cicadelles, responsable de la maladie des pieds chétifs. Face à ces bioagresseurs, il est possible d'utiliser la lutte chimique, insecticides à positionner en présence du ravageur après observation, ou la méthode agronomique comme le retard de la date de semis mais une perte de rendement est tout de même à prévoir.
Pour lutter contre la JNO, l'utilisation d'une variété tolérante est une solution efficace, en plein développement, qui a fait ses preuves. Le puceron peut piquer l'orge mais le virus ne se développe pas car la plante se défend contre le virus. Chaque année, de nouvelles variétés tolérantes JNO viennent enrichir le catalogue. Les Certificats d'Économie de Produits Phytosanitaires, ou CEPP, encouragent ce développement en incitant les distributeurs à référencer ces variétés, moins dépendantes des interventions phytosanitaires.
Surveiller le jaunissement des feuilles en sortie d'hiver
Eviter une arrivée trop précoce du stade épi 1 cm
Lutter contre les maladies en végétation et à l'implantation
Les maladies des orges sont localisées sur les feuilles. Les épis et les tiges sont en général épargnés. La rhynchosporiose, l'helminthosporiose et la rouille naine sont les principales maladies de l'orge. Les interventions chimiques sont efficaces sur la plante, mais il est possible d'utiliser des leviers préventifs avec l'agronomie (date de semis retardée) et la génétique. La résistance variétale est un moyen de limiter l'emploi de produits phytosanitaires.
Pour l'orge de brasserie, une liste de produits phytosanitaires utilisables est définie par les malteurs et brasseurs de France et restreint les possibilités.
Récolter l'orge pour le grain et la paille
Ayant un cycle plus rapide que le blé, l'orge d'hiver est la première céréale à être récoltée. En revanche, l'espèce de printemps est souvent récoltée après le blé. Pour être commercialisés, les grains doivent respecter certaines exigences sanitaires, quant à la présence de mycotoxines, et suivre des normes physiques : poids spécifique (PS), taux de protéines et pour une production brassicole, le calibrage.
La paille d'orge est intéressante dans les exploitations d'élevage. Ce co-produit s’intègre dans le choix variétal : il est préférable de choisir une orge haute avec un bon tallage et peu sensible à la verse.