Raisonner la récolte de ses prairies pour un foin de qualité
Indispensable pour équilibrer les rations à risque acidogène, le foin, de par sa richesse en fibres, permet aux animaux une meilleure rumination. Par ailleurs, il permet de sécuriser ses stocks de fourrages (graminées et légumineuses) chaque année.
Après avoir réalisé une coupe à 6 cm lors de la récolte, faner va permettre d’évaporer de 2 à 5 kg d’eau par kg de matière sèche (MS). Le séchage de l'herbe s’effectue ensuite en deux temps :
Une phase rapide :
L’eau est perdue par les stomates. L’eau des tiges migre vers les feuilles car ces dernières se dessèchent plus vite.
Une phase lente :
L’eau restante est évacuée à travers la cuticule. Cela signifie que pour profiter au maximum de la dessiccation rapide dans les quelques heures qui suivent la fauche, il faut faner immédiatement après celle-ci.
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Bien choisir ses fourragères pour faciliter la récolte des foins et éviter les pertes
Toutes les espèces n’ont pas la même aptitude pour la fenaison. Dactyle, luzerne et fétuque élevée conviennent particulièrement bien. Par contre, ray-grass anglais et trèfle blanc ne sont pas les meilleurs choix. Et parmi les ray-grass, préférez des plantes à port érigé avec une bonne teneur en matière sèche. Les plantes tétraploïdes contiennent en moyenne 2 % d’humidité en plus que les diploïdes. Cela se traduit par une durée d'assèchement supplémentaire d'½ journée environ.
Réussir sa fenaison pour assurer sa production de fourrages
Effectuez un fanage énergique dans les 2 heures qui suivent la fauche
Si la météo le permet (beau temps), en refaire un 2ème en milieu d’après-midi le jour même de la fauche
Par la suite, en réaliser un à chaque fois qu’il y aura une nette différence d’humidité entre le dessus et le dessous de la nappe de fourrage
Le fanage doit être doux dès que l’humidité du fourrage est inférieure à 40 % (lorsque les feuilles sont cassantes)
Maîtriser le séchage de l'herbe
L’objectif est d’obtenir un taux de MS de 80 à 85 % pour bien conserver le foin sans risque d’échauffement. Dans les conditions météos idéales au champ, comptez entre 3 et 6 jours pour atteindre cette teneur en MS.
Les foins de repousse sont plus faciles à réussir car le fourrage est moins abondant, donc l’eau s’évacue plus facilement. De plus, pour les espèces non remontantes, ces foins sont d'une très grande valeur nutritive et très appétents pour votre élevage. Moins riches en fibres, ils n’offrent pas le même potentiel de rumination que ceux de première coupe, à fortiori s’il s’agit de fétuque élevée.
Si en première coupe, l’objectif est de réaliser du foin, il est préférable de ne pas avoir trop de masse végétale à sécher. Pratiquez le déprimage afin de limiter la hauteur de l'herbe (et ainsi éviter la verse), mais aussi et surtout afin d’améliorer sa qualité. Pour accélérer le séchage au sol, mieux vaut pratiquer l'andainage en réalisant des andains larges. Quand la biomasse est très abondante, vous avez tout intérêt à la conditionner pour accélérer la dessication. À noter que bromes et sorghos doivent être conditionnés deux fois à cause de la grosseur de leurs tiges.
Astuces pour apprécier la teneur en MS au champ :
65 % MS : certaines feuilles deviennent cassantes
70 à 75 % MS : le foin paraît sec, sauf sous les andains
80 à 85 % MS : le fourrage est craquant
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Ne pas négliger le stockage
Vérifiez la température du foin avant son pressage et stockage, et stockez les meules si la température est inférieure à 45 °C. En pratique, avant de mesurer la température dans la meule, tenez compte des 2 indications suivantes :
S’il fait beau pendant le séchage au sol, attendre 1 ou 2 jours après pressage
Si le séchage au sol a pris plus de temps en raison de la météo (pluie...), attendre une semaine
